Un pompier face au coronavirus

Si les chaînes de télévision et les journaux sont pleins de discours plus ou moins convenus de responsables scientifiques et politiques, il nous a paru intéressant d’interroger les gens qui sont sur le terrain. Afin de connaître le ressenti de ceux qui se battent au jour le jour contre le fléau et souvent dans des conditions d’insécurité inacceptables.

 

Nous avons rencontré Eric Labourdette, pompier-ambulancier au SIAMU de Bruxelles et dirigeant responsable du Comité Zones de Secours du Syndicat Libre de la Fonction Publique.

Eric Labourdette à la décontamination des combis et surblouses (Photo : Labourdette)

Q. : Quel est l'impact de cette crise sur votre vie, à la fois personnelle et professionnelle ?

Eric Labourdette : Sur la vie professionnelle, il s’agit d’une surcharge de travail énorme. Les sapeurs-pompiers ambulanciers sont des travailleurs extrêmement motivés, avec un esprit combatif. Ils font souvent preuve d’imagination tout au long de leur carrière, lors de l’exécution de leurs missions. Durant la crise actuelle, ils font encore une fois preuve d’imagination, afin de se protéger ou afin de procéder à la décontamination de nos ambulances. En sachant que nous manquons de tout.

Ce que nous retiendrons principalement de cette crise, c’est notre incroyable volonté d’aider, malgré les risques, nos concitoyens ainsi qu’une incroyable solidarité entre les pompiers, les techniciens et le cadre administratif qui sont un soutien indispensable au cadre opérationnel.

Sur le plan personnel, je retiendrai une expérience hors du commun face à une crise hors du commun pour un pompier belge. Nous sommes devant un ennemi invisible et devons, encore plus que d’habitude, faire une attention à tout.

Q. : Comment analysez-vous le comportement général de la population face à cette crise ?

EL : Je trouve notre population assez calme et disciplinée. Malgré quelques jeunes qui se rassemblent de façon inconsciente, j’ai l’impression que la population accepte avec fatalité cette situation. Il reste les conséquences dramatiques pour beaucoup d’indépendants.

Q. : Comment analysez-vous la réaction des pouvoirs publics face à cette crise ?

EL : Tardive et pas à la hauteur de la situation. Le manque de moyen est flagrant et est dû à une gestion catastrophique.

Q. : Quels enseignements personnels tirez-vous de ce que vous vivez ?

EL : Qu’il faut être débrouillard et ne compter que sur nous-même et surtout pas sur les autorités politiques.

Merci Eric !

Propos recueillis par Marc Smits