Un nouveau navire de recherche pour remplacer le Belgica

Cette année, le navire de recherches national RV Belgica, dont le programme de navigation est toujours aussi bien rempli, fêtera ses 34 ans. Cependant, en raison de ses états de services et surtout de pannes de toutes sortes et de plus en plus régulières, le navire est de moins en moins disponible. Afin de respecter ses obligations nationales et internationales et d'assurer la continuité du soutien aux sciences marines, le gouvernement fédéral a décidé en 2017 de faire construire un nouveau navire de recherche sur le site du chantier naval Freire Shipyard (Vigo, Espagne), d'après un design de la firme Rolls Royce Marine.

Le contrat pour la conception et la construction du navire a débuté le 8 juin 2018 et durera 28 mois. La réception du navire est prévue fin 2020. son coût s’élèvera à quelque 54 millions d’euros (TVAC).

Par rapport à l’actuel RV Belgica, le nouveau navire sera plus grand (environ 70 m de long au lieu de  50 m) et offrira plus de place aux scientifiques (un doublement de l’espace de laboratoire et la capacité d’accueillir jusqu’à 28 chercheurs). Il sera également doté de matériel scientifique de pointe permettant, entre autres, de prélever des échantillons jusqu’à une profondeur de 5.000 m. Le nouveau navire sera silencieux, chose d’une grande importance,  notamment dans le cadre de la recherche halieutique. Sa coque sera légèrement renforcée contre les glaces afin de pouvoir effectuer des missions de recherche dans le cercle polaire arctique pendant l’été. Bien que la mer du Nord restera la principale zone d’étude du nouveau navire, sa zone de recherche s’étendra par rapport à celle de l’actuel RV Belgica : au nord, au-delà du cercle polaire arctique, au sud, jusqu’à la Méditerranée et la mer Noire, et à l’ouest jusqu’à l’océan Atlantique. Le navire aura une autonomie de 30 jours et effectuera chaque année des recherches en mer pendant environ 300 jours.

Défense et Politique scientifique

La Direction générale des ressources matérielles (DGMR) de la Défense possède une solide connaissance des procédures d’adjudication. Le dernier achat de deux nouveaux patrouilleurs et les renouvellements à venir, entre autres les systèmes de lutte contre les mines, concordent bien avec l’acquisition de ce nouveau navire de recherche. Il va donc de soi que la Défense et la Politique scientifique continuent à collaborer étroitement dans le cadre de l’acquisition et du suivi du processus de conception et de construction. Le navire sera la propriété de l’État belge, représenté par la Politique scientifique fédérale (BELSPO). La gestion opérationnelle sera assurée par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), et ce en collaboration avec la Défense.

Économie « Bleue »

Un des nombreux utilisateurs du Belgica est «ILVO» (Instituut voor Landbouw- en Visserijonderzoek) autrement dit, l’institut de recherche multidisciplinaire et indépendant dans les domaines de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation en Flandre.
À la demande de l’ILVO, le A962 Belgica a mené, au début de cette année, une étude sur le niveau des stocks de poisson commerciaux afin que les quotas de pêche puissent être déterminés par l’Union Européenne. Cette surveillance ayant été compromise à plusieurs reprises au cours des dernières années.

En outre, ILVO et le Belgica, mènent également des recherches sur les nouvelles techniques de pêche et étudient l’influence des parcs éoliens, des travaux de dragage et de l’extraction de sable sur les écosystèmes marins. Ces activités appartiennent au nouveau terme “économie bleue”.
Le nom de ce nouveau navire de recherche n’est pas encore connu. L’ancien Belgica, construit en 1984 dans le chantier naval de Temse, sera ensuite mis en vente!

Photo - © Impressie scheepswerf

Marc SMITS