Le premier A400M belge a rejoint le 15 Wing à Melsbroek

(22/12/20) - Le premier des sept avions de transport Airbus A400M belges qui remplaceront à terme les C-130 vieillissants, s’est posé mardi 22 décembre sur le tarmac de l'aéroport militaire de Melsbroek… 19 ans après sa commande.

Cet imposant quadrimoteur revêtu de sa livrée grise traditionnelle, s'est posé vers 13h40 sur la piste 25G après avoir effectué un « low pass » suivi d’un impressionnant virage serré.

Copieusement arrosé, comme le veut la tradition - Photo :  Serge Nemry

Comme le veut la tradition dans le milieu aéronautique, deux camions de pompiers de l'aéroport ont copieusement arrosé l’appareil à son arrivée devant les bâtiments du BruMil (Brussels Military Airport).

La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, était présente lors de l’arrivée de l’avion immatriculé CT-02 et porteur de l'inscription « Belgian Air Force ». Il rejoint ainsi l'unique A400M luxembourgeois (CT-01), livré le 8 octobre 2020 au Luxembourg et arrivé le lendemain à Melsbroek.

Les sept Atlas belges et l'avion grand-ducal compléteront la 20e escadrille du 15 W, qui sera une unité binationale.

Ce premier exemplaire belge, numéro de série MSN 106, avait effectué son premier vol fin juillet à Séville en pleine crise sanitaire du coronavirus qui avait affecté les activités d'Airbus.

La ministre de la Défense Ludivine Dedonder - Photo : Serge Nemry

« L’arrivée de cet Airbus est une étape importante pour la composante Air », a confié la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder à l'agence Belga. « Cela va nous permettre de développer encore davantage notre capacité pour les opérations militaires et humanitaires », a-t-elle ajouté. La ministre était accompagnée du chef de la Défense, l'amiral Michel Hofman lors de cette courte cérémonie.

Large projet européen

L'A400M est l’aboutissement d’une coopération entre sept pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Turquie). Le coût vertigineux du programme est toutefois passé, au gré des retards et des difficultés techniques, de vingt à plus de trente milliards d'euros. À ce jour l’on compte 174 commandes fermes de sept pays européens et la Malaisie.

Le CT-02, MSN 106.  Le 106e construit sur les 174 commandés - Photo : Serge Nemry

Une bête de travail en remplace une autre

L'A400M est capable d’embarquer jusqu'à 37 tonnes de marchandises diverses sur 4.500 km ou 17 tonnes sur 5.800 km et de larguer 116 parachutistes en un seul passage. Les six autres appareils belges seront livrés d'ici 2022, dont le CT-03 début 2021.

Une capacité de chargement impressionante - Photo : Serge Nemry

Ils remplacerons progressivement les derniers C-130 (il en reste six sur une flotte qui a compté jusqu'à douze avions), qui seront retirés d'ici la fin 2021 après 50 ans de bons et loyaux services.

Les C-130 alignés saluent l'arrivée de l'Airbus A400 - Photo : Serge Nemry

Le dernier à avoir tiré sa révérence était le C-130H Hercules immatriculé CH-09 et en service depuis mars 1973. Pour l’occasion l’avion a effectué, début décembre un dernier tour de Belgique, qui l'a mené au-dessus des bases aériennes de Koksijde, de Beauvechain et de Kleine-Brogel ainsi qu’un ultime passage par le centre d'entraînement parachutiste de Schaffen (Diest) pour enfin se poser une dernière fois au à Melsbroek.

Retraite méritée

C'est le cinquième C-130 ainsi envoyé à la retraite (ou à la casse) après une longue carrière. Le premier avait été le CH-08, en décembre 2017, suivi par le CH-10 en décembre 2018, le CH-03 en novembre 2019 et le CH-04 le 23 juillet dernier. Un exemplaire, le CH-13 sera sauvé du pilon et exposé sur un des sites historiques (endroit encore à définir).

La Belgique avait acquis une flotte de douze C-130H en 1972, construits par l'avionneur américain Lockheed Martin.

Reportage photos