Changer le système électoral ?

Devant les difficultés rencontrées pour la formation d’un gouvernement fédéral en Belgique, des voix s’élèvent pour réclamer le remplacement du système électoral proportionnel par le système uninominal. Ce qui serait pourtant particulièrement dangereux pour le maintien de l’existence même du pays.

En effet, si l‘on se base sur les résultats des dernières élections législatives, le PS aurait une majorité plus large en Wallonie et la NVA dominerait en Flandre. En clair, la situation serait encore pire qu’elle ne l’est actuellement.

S’il est vrai que le système proportionnel rend les formations de gouvernement parfois difficiles, comme on a pu l’observer en Belgique et en Israël, dans la majorité des autres pays où il est usité, les négociations se concluent après quelques jours, maximum quelques semaines. En revanche, les systèmes uninominaux à un ou deux tours ne garantissent pas automatiquement des majorités (voir Mme May en Grande-Bretagne). Et surtout permettent à des minorités d’accaparer tout le pouvoir. Impliquant ainsi une sous-représentation criante de certaines tendances politiques pourtant non négligeables. Les exemples des LFI et RN en France et des Lib-Dem en Grande-Bretagne le prouvent à loisir. Ce qui nourrit des mécontentements et frustrations et peut conduire à des explosions de violence, comme l’Hexagone en a connus avec les gilets jaunes. Et à des répressions d’une brutalité inouïe. Pour mémoire, à ce jour, la répression des gilets jaunes a fait beaucoup plus d’invalides (yeux crevés, mains, pieds, jambes arrachés, etc.) que celle des Chinois contre les démocrates à Hong Kong...!

J.O.