Quand Macron et Merkel relancent les industries asiatiques...

On pouvait raisonnablement espérer que la crise du coronavirus et les ravages humains et économiques qu’elle a faits allait ouvrir les yeux des responsables politiques. Qu’ils allaient enfin comprendre où sont les urgences et mettre les billevesées vertes à la poubelle.

 

Dans les mots, cela semble parfois être le cas. Mais malheureusement, dans les faits, c’est tout le contraire qui se passe. On continue à vouloir donner la priorité au changement climatique et à prétendre l’endiguer. Ce qui est un leurre. La Terre connaît des changements climatiques depuis qu’elle tourne autour du Soleil et continuera à le faire jusqu’à sa disparition.
La seule chose raisonnable serait de se préparer, de manière à pouvoir faire face aux éventuelles catastrophes. On vient de voir avec la crise du coronavirus où peuvent conduire certaines impréparations. Etant entendu qu’il faut prendre avec les plus extrêmes réserves les cris alarmistes des climatologues. Quand on sait qu’ils emploient les mêmes modèles mathématiques que les météorologues qui ne sont pas capables de prévoir précisément le temps à 72 heures, la méfiance s’impose.. Ce n’est pas pour rien que les pilotes d’avion révisent encore leur météo quelques minutes avant le décollage.

Après les drames générés par l’absence de matériel sanitaire, tels que les masques, les produits désinfectants, etc., tout le monde s’est rendu compte de l’urgence qu’il y a à relocaliser la production de certains produits de première nécessité. (voir notre article du 28/03/2020). - © Pixabay

Mais une relocalisation des productions industrielles implique la nécessité de revoir les normes sociales, fiscales et économiques. En effet, le plupart des entreprises qui ont délocalisé ne l’ont pas fait par plaisir mais pour réduire les coûts de la main d’oeuvre. Ceci avec la bénédiction discrète des pouvoirs publics qui voyaient dans l’arrivée massive de produits à bas prix fabriqués en Asie, un moyen de limiter l’inflation, tout en maintenant le pouvoir d’achat à un niveau relativement haut pour la grande majorité des populations des pays industrialisés.

S’endetter ? Peut-être mais pour faire quoi ?

Pour tenter de limiter les conséquences catastrophiques des lockdowns (parfois abusifs), les pays européens ont décidé de pratiquer une politique d’endettement massive. A court terme, c’est évidemment une solution. Mais, en même temps, cela ne pourra que créer tôt ou tard une inflation massive. Qu’on le veuille ou non.

Si cet endettement était affecté à des investissements utiles socialement et économiquement, s’il pouvait être créateur de richesse et surtout d’emplois, le risque vaudrait peut-être la peine d’être pris. Malheureusement, cela semble très mal parti. Certains responsables politiques, en particulier Mme Merkel et M. Macron semblent pas être guéris du “virus vert”. Fléau encore plus nuisible et dur à éliminer que le coronavirus.

En France, le gouvernement a accordé sa garantie à un prêt de 5 milliards € à Renault. Ce qui, soit dit en passant, ne semble pas empêcher des milliers de licenciements. Si c’était pour protéger l’emploi, produire mieux et moins cher, l’Etat pourrait en effet se porter aval pour sauver un fleuron de son industrie nationale. Le problème réside dans le fait qu’Emmanuel Macron a déclaré : “En 2025, les voitures électriques assureront 50% des ventes de Renault”. Autant fermer les usines tout de suite et économiser 5 milliards €. En effet, il apparaît clairement que le public boude ces véhicules. A cause de leur manque de fiabilité, de la lenteur des chargements et surtout du manque d’autonomie. Chose importante dans des grands pays où les distances à parcourir sont évidemment plus importantes. Mais il y a pis encore : la grande majorité des batteries sont fabriquées....en Chine ! Qui, à quelques exceptions près, s’est construit un monopole en cette matière. Autrement dit, au lieu de relancer l’industrie française, Emmanuel Macron et ses ministres aident l’industrie chinoise. Et continuent donc à rester dépendants de l’Empire du Milieu. Avec l’argent du contribuable français.

Sur la même lancée, le président français a accepté de renflouer Air France (toujours avec l’argent du contribuable) à concurrence de 7 milliards € à la condition sine qua non que cette société supprime tous ses vols intérieurs là où le train peut les remplacer. Ceci parce que l’avion est jugé trop polluant. Privant ainsi Air France d’une manne bien nécessaire vu son impécuniosité. On pourrait espérer que cette perte dans l’aérien puisse être compensée par des rentrées supplémentaires à la SNCF, elle aussi largement déficitaire. Malheureusement, c’est mal connaître les règles européennes. Les vols abandonnés par la compagnie française et ses filiales low cost pourront, le plus légalement du monde, être repris par d’autres compagnies de n’importe quel pays de l’ UE ! Inutile de dire que ces dernières se frottent déjà les mains. Et que le ciel français ne sera pas moins pollué.

Le président français a accepté de renflouer Air France à concurrence de 7 milliards € - © Pixabay

Mme Merkel au secours des constructeurs asiatiques

Si les Allemands ont mieux géré la crise du coronavirus, ce qui est incontestable, pour la relance ils n'ont franchement pas l’air décidés à faire mieux que leur voisin. Ainsi Mme Merkel a augmenté la prime accordée aux acheteurs de voitures électriques de 1000 à 6.000 €. Bien entendu, payée également par le contribuable. Les constructeurs étant obligés de mettre 3.000 € au pot (ce qui réduit d’autant leurs bénéfices) pour que globalement l'acheteur d’une voiture électrique reçoive une prime de 9.000 €. Là aussi, c’est un beau cadeau aux fabricants de batteries chinois. Mais ce n’est pas tout. Cet avantage n’est accordé qu’aux véhicules de moins de 40.000 €. Ce qui non seulement exclut les grosses cylindrées (Mercedes, Audi et BMW) mais favorise les asiatiques (Toyota, Kia, Hyundai, Suzuki, Nissan, etc). En effet, actuellement parmi les constructeurs allemands, seuls VW et ses filiales Seat et Skoda proposent des véhicules répondant aux critères imposés.

On veut passer au tout électrique en fermant, les centrales nucléaires, ce qui va entraîner des pénuries et des hausses de prix de l’électricité. Et l’on veut multiplier l’usage de batteries (très polluantes à la fabrication et à la destruction) fabriquées massivement en Asie. - © Pixabay

Si c’est ainsi que l’on espère relancer l’économie européenne et sauver l’emploi, il n’y a franchement pas lieu d’être optimiste.

J.O.