«L’œuvre géniale de Léopold II» (Patrice Lumumba)

«Nous n’avons pas le droit de saper le travail des continuateurs de l’œuvre géniale de Léopold II». Qui a écrit ces lignes ? Un affreux colonialiste ? Point du tout. Un certain Patrice Lumumba en 1956. Dans un manifeste à ses militants !

Ce qui se passe actuellement s’inscrit dans la campagne mondiale de culpabilisation du monde blanc et de son œuvre colonisatrice, particulièrement en Afrique. Et « on » s’est servi du décès tragique du repris de Justice, George Floyd, tué par un policier à l’évidence trop brutal, pour déclencher des polémiques qui n’ont aucun sens. Ce qui a donné prétexte à des individus incultes pour vandaliser des dizaines de statues et monuments historiques.

Le monde de 1880 n’est plus celui de 2020

«Aucun sens» parce que l’on juge des événements datant des années 1880 avec les yeux de 2020. Ce qui est une absurdité absolue. En effet, le monde a évolué en 140 ans. A-t-on oublié qu’à la fin du XIXe siècle, dans tous les pays d’Europe occidentale, des enfants de 8 ans descendaient dans la mine ? Les incultes qui badigeonnent à tour de bras feraient bien de lire Zola, Dickens, Vallès, etc. Ils verraient combien partout les conditions des travailleurs étaient pénibles, en ces temps-là. Et que ce qui aujourd’hui heurte tout humaniste était considéré comme normal à cette époque. Ce qui est vrai pour l’Europe occidentale, l’est évidemment pour l’Amérique, l’Afrique ou même la Chine et le Japon.

S’il y a incontestablement eu des abus lors de la colonisation belge au Congo, il ne faut pas oublier avant tout que cette dernière a éradiqué la chasse aux esclaves faite par les Arabes et Africains islamisés dans l’Est du Congo. Les malheureux étant ensuite envoyés sur les côtes de l’Océan Indien dans des conditions épouvantables et vendus sur des marchés aux esclaves dont le principal était Zanzibar.

La traite des Noirs par les Arabes a coûté la vie à plus de 17 millions d’Africains et l’esclavage n’a été officiellement aboli au Koweït qu’en 1949, au Qatar en 1952, en Arabie saoudite en 1968 et à Oman en 1970. Ceci sans parler des viols des femmes et des castrations des hommes. Qui a demandé des comptes à ces pays… ?

Pour en revenir à Léopold II, on ne peut donc lui enlever le mérite d’avoir chasser les marchands d’esclaves du Congo Ce que des militaires belges ont payé de leur vie, notamment le lieutenant Lippens et le sergent De Bruyne. Qui eurent les mains et les pieds coupés par les sbires du sultan esclavagiste Sefu.

Et voilà que les fameuses mains coupées apparaissent. Cette abominable pratique étaient largement usitée par les marchands d’esclaves pour terroriser les populations indigènes. De plus, les mercenaires (de tous les camps) étaient payés en fonction des mains des ennemis tués qu’ils ramenaient. Ce qui encourageait évidemment les pires abus.

Une barbouze sulfureuse

Comment l’invention de cette pratique arabo-africaine a-t-elle pu être imputée aux Belges et à Léopold II, en particulier ? Par un agent de l’Intelligence Service : le très sulfureux Roger Casement. Ce dernier était Irlandais et favorable à l’indépendance de son pays et donc à sa sortie de l’Empire britannique. Pris par les Anglais, il fut «retourné» par ces derniers. Casement étant homosexuel, il risquait une lourde peine de prison ; l’homosexualité étant sévèrement réprimée dans l’Angleterre victorienne. Pour éviter le bagne, il travailla pour l’Intelligence Service et fut envoyé, sous couverture diplomatique, au Congo (à Boma) pour y glaner toutes les informations possibles et (in)imaginables pour déstabiliser les projets de Léopold II. Et, comme l’homme ne manquait d’imagination, il envoya les rapports que ses nouveaux maîtres avaient envie de lire. Et bien entendu, l’IS s’empressa de faire «fuiter» ces documents vers la presse britannique qui s’en régala sans trop chercher à contrôler les informations qu’elle publiait.

Pourquoi cette manœuvre ? Tout simplement parce que Londres lorgnait sur l’immense territoire du Congo et voyait d’un très mauvais œil le souverain d’un petit pays en devenir le chef.

Ultérieurement, Casement (pourtant anobli pour ses bons services)  finit par trahir les Anglais, rallia à nouveau les indépendantistes irlandais et commit l’erreur d’aller à Berlin demander aux Allemands un soutien militaire à la cause irlandaise pendant la guerre 1914-1918. Ce qui lui valut d’être pendu pour haute trahison en 1916. Pour l’anecdote, il fut également l’auteur des «Black Diaries» opuscules où, non content de narrer ses innombrables aventures homosexuelles, il comparaît les longueurs des pénis de ses partenaires…

Un bilan plus qu’honorable

Quant au bilan de la colonisation belge, même s’il est incontestable qu’il y a eu des erreurs et des brutalités, il est très largement positif.

Au 30 juin 1960, le Congo comptait 300 hôpitaux dont certains étaient plus modernes que beaucoup d’hôpitaux européens de l’époque. Le pays était maillé de plus de 2000 dispensaires qui apportaient des soins quotidiens à la population autochtone. Les routes et chemins de fer étaient les plus modernes d’Afrique, selon des organismes internationaux indépendants. Les voies d’eau qui avaient la profondeur suffisante étaient toutes navigables. Et, cerise sur le gâteau, il y avait plus de 25.000 écoles primaires.

Que reste-t-il d’une telle infrastructure ?

Que reste-t-il de toute cette infrastructure de pointe pour l’époque ? Quasiment rien. Non seulement, elle n’a pas été améliorée mais elle n’a même pas été entretenue. Laissant ainsi la Nature reprendre ses droits. Nombre de ces dispensaires et écoles étant tout simplement retournés à la brousse.
En conséquence, si l’on peut et doit condamner les abus, il n’en reste pas moins que la vie quotidienne du Congolais moyen était meilleure sous la colonisation que depuis l’indépendance. Et que la repentance exigée de la Belgique n’est nullement justifiée.

Enfin en Belgique, ceux qui hurlent au racisme dans notre pays feraient bien de regarder autour d’eux. Combien d’Africains ne sont-ils pas heureux de vivre chez nous et de profiter d’avantages sociaux qui n’existent pas dans leur nation d’origine ? Dans un pays raciste, un groupe parlementaire comme celui du CDH au parlement bruxellois pourrait-il compter 50% de Noirs ? Un père de joueur de football talentueux pourrait-il être bourgmestre d’une grande commune ? Et tenir des propos indélicats à l’égard de son pays d’accueil ? Un peu de décence SVP.

J. Offergeld

Photos couverture et article : Wikipedia