La juste révolte des services de secours

Après les agressions gravissimes connues durant la nuit du Nouvel An, les services de secours considèrent, à raison, que la coupe est pleine.

Méprisés par la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden, les travailleurs des services de secours n'en peuvent plus. Aussi ont-ils décidé de passer à l’action et de mettre les (ir)responsables politiques devant leurs responsabilités. Il est presque temps, serait-on tenté d’écrire.

À cette fin, dans son communiqué, le SLFP (Syndicat Libre de la Fonction Publique) appelle les agents opérationnels des zones de secours à déposer, symboliquement, leurs vêtements de travail devant les bureaux du Ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale, Rudi Vervoort, et rue de la Loi chez la ministre de l’Intérieur le vendredi 27 janvier dès 9h00.

Le SLFP déposera un préavis de grève pour l’ensemble des zones de secours. Ce préavis de grève sera déposé à durée indéterminé et ne sera retiré qu’en cas d’obtention de garanties sérieuses relatives à l’ensemble de nos revendications. «Ce qui, vu les inactions de nos autorités, n’est pas près d’arriver», note encore le communiqué.

Eric Labourdette, dirigeant responsable SLFP Zones de Secours

Eric Labourdette, dirigeant responsable pour le SLFP : «Pendant plus de deux ans, nous nous sommes concentrés sur nos missions dues à la pandémie. Nous sommes restés trop silencieux !  Face au mépris de nos autorités envers notre profession, il est temps de monter aux barricades.(...) Manque d’investissement, manque de personnel, augmentation constante de la charge de travail (nos ambulances servent trop souvent de taxi), augmentation des agressions, absence de réelles mesures de fin de carrière, le tout dans l’indifférence totale de nos (ir)responsables politique.

Dans la nuit du 31 décembre, à certains endroits, les pompiers/pompières ont dû abandonner leur matériel notamment lorsqu’après une tentative de réanimation infructueuse, les ambulanciers ont été visés par des feux d'artifice et ont dû se retirer. Attaquer des gens qui tentent de sauver une vie, c'est criminel. Des secouristes qui ne peuvent plus effectuer leur travail en toute sécurité et qui doivent abandonner leur matériel sur place pour se replier en toute sécurité sont des situations rencontrées sur des champs de bataille !

Comme si le métier n’était pas assez dangereux dans des circonstances normales, se rajoute en plus, la crainte d’être blessé lors d’agressions.  

«Comme nos collègues policiers, le SLFP Zones de Secours demande des procédures plus rapides et des peines exemplaires pour ces cas d’agression et davantage d’efforts financier afin de renforcer nos services de secours.»

Le SLFP dénonce aussi soit un arrêt des recrutements soit une diminution importante des recrutements pour les années à venir faute de budgets !

Eric Labourdette : Le nombre d’interventions augmente d’année en année mais pas notre personnel qui lui diminuera !

Notons enfin que le SLFP dénonce les nominations pour le moins contestables (politique, copinage,...?) de hauts dirigeants des services de secours. Il écrit : «Alors que la Ministre de l’intérieur a trouvé des  budgets pour nommer des dizaines de colonels, sans brevet, sans appel à candidatures, sans comparaison des titres et mérites et sans même être dans les conditions pour porter le grade, en une nuit, elle doit donc être capable de trouver des budgets pour renforcer la capacité opérationnelle des zones de secours et améliorer les conditions de travail de ceux qui ont vraiment les bottes dans la m….!»

Tout est dit.

La Rédaction
JO - MS